Le test de Prince of Persia Revelations
Comment ne pas devenir poète en voyant les graphismes de ce jeu d’action-aventure ? Comment rester insensible devant la grâce féline de notre cher prince ? Comment ne pas plonger les yeux fermés dans cette histoire contée avec brio par les créateurs de chez UbiSoft ? On admire la beauté des polygones malgré un certain assombrissement des décors mais qui convient parfaitement pour cette nouvelle histoire.
Et en parlant de scénario, vous vous demandez peut-être dans quel pétrin le prince s’est encore fourré mais laissons le principal intéressé parlé de ces mésaventures. "Après avoir libéré puis renfermé ces maudits sables du temps, j'avais renversé le cours de mon destin qui devait m’amener à une mort prématurée. Et comme tout le monde le sait, la mort n’est pas très bonne joueuse. Quand nous sommes inscrits sur sa liste, nous n’avons pas le droit de le rayer d'un claquement de doigts. C’est ainsi que je suis poursuivi nuit et jour par une créature mythique rencontrée dans les récits des conteurs et asservie par la faucheuse : le Dahaka. Personne ne réchappe à l'attaque de ce monstre rancunier et vengeur qui prend un malin plaisir à torturer ses victimes psychologiquement avant de les supprimer définitivement. Cependant, je n’ai point proclamé mon dernier mot, je ne veux pas trépasser. J'ai tant de choses à découvrir comme l'amour d'une bien-aimée. Je décide de déjouer une nouvelle fois la mort en parcourant le passé à la recherche des origines des sables pour ainsi les détruire. Alors prenant mon courage à deux mains, je vogue sur les mers chaudes et agitées à la recherche d'une île légendaire berceau de ce mal avec comme seule idée en tête, tuer la génitrice de mon malheur : l'Impératrice du Temps".
Comme on peut le remarquer par cette lecture et pour ceux qui ne connaissent pas l'Ame du Guerrier sur le monolithe de Sony sorti l'an passé, le soft est clairement plus mature qu'un conte de Grimm. On le ressent immédiatement par des graphismes sombres, un prince noir avec un caractère adulte, prononcé et profond et connaissant l'art des combats à l'épée les rendant à chaque joute plus épiques et plus violents. Fini les monstres qui disparaissaient en tas de sables maintenant le sang coule et les têtes tombent dans un bruit de chairs mortes. Les âmes sensibles s'abstiendront de se laisser emporter par cette histoire de destin sombre et mortel.
La fluidité est toujours de rigueur et le prince se déplace tel un chat sur une gouttière d’un palais de sultan. Malheureusement, on voit apparaître des temps de chargement surprenants face aux épisodes Playstation 2. Le plus troublant, c'est le fait de subir un écran de loading en plein milieu d'un combat haletant ou d'une course poursuite avec le Dahaka. Certes graphiquement, le portage est parfait malgré des textures parfois grossières très vite pardonnées vu l'excellent travail réalisé sur la console portable. Cependant les développeurs ont réellement pris le terme portage au pied de la lettre et ont purement et simplement oublié de supprimer les quelques problèmes de caméras et de bugs graphiques et sonores présents sur la version console de salon. Mais passons, on leur pardonne volontiers car techniquement ils ont su tirer profit de tous les avantages de notre bijou technologique de poche. De plus les nombreux mouvements acrobatiques du prince font oublier ces défauts. On prend plaisir à jouer les gymnastes en saisissant une corde pour allonger sa course murale ou descendre plusieurs étages en déchirant une tapisserie à l’aide de son épée pour ralentir sa chute vertigineuse.
Le système de combats, « Free Form Fighting System », est également présent nous permettant d’avoir le choix des coups portés pour augmenter la rapidité et la violence des mouvements et pour rendre plus spectaculaires les cabrioles mortelles du prince. Ainsi, on a l’impression de voir un Legolas dans une certaine trilogie se battre contre un troll des cavernes ou d'admirer les plus belles chorégraphies des films hongkongais. On peut également s’emparer des armes des ennemis pour les ridiculiser en leur donnant une démonstration martiale des possibilités qu’elles renferment. Concernant l'aspect sonore, les sound designers ont calqué les musiques oriental métal accompagnant les combats dans le volet PS2, leur donnant un rythme soutenu et renforçant leur dynamisme. Le seul point négatif reste le doublage du prince : l'équipe de développement a probablement souhaité le rendre plus viril mais le résultat frise le ridicule, donnant l'impression d'écouter le doubleur de Steven Seagal.
Le portage de Prince of Persia Revelations est un réel succès confirmant le brio des équipes d'UbiSoft. Graphismes léchés, bande-son travaillée, animations fluides, durée de vie intéressante et gameplay intuitif. Tous les ingrédients d'un hit sont là mais le titre est malheureusement entâché par quelques défauts qui auraient pu être corrigés, d’énormes bugs et beaucoup trop de chargement. Nous conseillons donc l'achat du jeu à tous les gamers en mal d'aventures suaves et légendaires et ne connaissant pas l'épisode sur Playstation 2. Pour les autres, passez votre chemin et attendez une éventuelle aventure portable des Deux Royaumes.
VERDICT :
Graphismes : 7
Jouabilité : 6
Son : 8
Durée de vie : 7
Verdict : 7.5/10
Source : Playfrance